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ByBlock : un parpaing en plastique recyclé plus solide que le béton

3 min

Description

À Los Angeles, une startup produit un parpaing en plastique recyclé plus solide que le béton à partir de matériaux repêchés dans l’océan. Atout pour une construction durable, sa production émet même moins de CO2 que celle du béton.

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Ils finissent dans les océans, polluent nos écosystèmes, génèrent des gaz toxiques lorsqu’ils sont incinérés. Les déchets plastiques sont néfastes pour l’environnement. Et même lorsqu’il est possible, leur recyclage reste minime. Selon une récente étude publiée dans la revue scientifique Science Advances, sur les milliards de tonnes de plastique produites dans le mode ces dernières décennies, seuls 9% des déchets ont été recyclés. 

Depuis 2017, l’entreprise californienne ByFusion participe à sa manière, à la réduction du problème et transforme les déchets plastiques non-recyclables en parpaings prêts à l’emploi. Objectif : Recycler 100 millions de tonnes de plastique d'ici 2030. 

Recyclage et construction bas carbone : une solution qui a tout bon

"Vous seriez étonné des choses qui ne peuvent pas être recyclées, c'est-à-dire tout ce que vous touchez...comme des stylos, des brosses à dents. Ce qui est intéressant avec notre technologie, c'est que nous avons conçu notre système en utilisant des choses qui n’ont pas de valeur, tout ce qui ne peut pas être recyclé."

Heidi Kujawa, PDG de ByFusion, à CNN Business

Comme le relate le média américain, l’entrepreneure qui a effectué des recherches sur le sujet, s’est alors rendu compte que sur les sept types de plastiques existants, tous ne peuvent pas être recyclés. "Avant, le plastique partait en Chine et dans d'autres endroits qui nous l'achetaient, explique-t-elle. Ça s'est tari en 2017.” 
La start-up a alors imaginé une machine qui permet, sans intrants chimiques, sans tri ou nettoyage d'assembler, grâce à la vapeur et la compression, les détritus plastiques pour en faire des briques de 40 centimètres de long, 20 centimètres de large et 20 centimètres de profondeur. Ce matériau de construction, un “isolant polyvalent, performant” et “réutilisable, entièrement composé de déchets plastiques non recyclables", résume l’entreprise, serait in fine plus solide que le béton, comme en témoigne une vidéo. 

Imaginés comme des légos, il est possible d’assembler les blocs entre eux en les emboîtant les uns avec les autres. L’entreprise assure même que cela permet de réduire le temps d’installation de 65%, par rapport aux blocs de béton. Résistants à l’eau, et supportant les fortes charges, les parpaings plastiques ont été conçus pour “s'intégrer aux matériaux de construction traditionnels tels que le bois, l'acier et le ciment”.

Objectif : réduire l’impact environnemental des bâtiments

Au-delà du réemploi du plastique, les blocs ont l’avantage de proposer une alternative plus écologique dans le secteur du bâtiment.

Chiffre clé

La production de ciment est aujourd’hui responsable de 7%, des émissions de CO2 dans le monde, selon la Global Cement and Concrete Association

Cela représente trois fois plus que le transport aérien. Les blocs de plastique permettent, selon les données de l’entreprise, de réduire de 83% les émissions de CO2 comparé à la production de blocs de béton. D’autant plus que la fabrication des briques ne génère pas de déchets : une tonne de plastique permet de faire une tonne de Byblock, assure la start-up. Avec un objectif de 100 millions de tonnes de plastique à recycler d’ici huit ans, Byfusion espère ainsi réussir à s’associer avec les gouvernements, municipalités et entreprises désireuses de s’investir dans des pratiques éco-responsables.