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vue sur la ville de Lahti en Finlande
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Le lab

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À Lahti renoncer à sa voiture est récompensé

3 min

Description

Dans cette petite ville finlandaise, vous gagnez des crédits si vous optez pour une mobilité douce.

Components

La mairie de Lahti, petite ville finlandaise de 120 000 habitants élue en 2021 « capitale verte européenne », a mis en place « le premier système individuel de quotas de carbone au monde». Comment ça marche ? Avec une application, « CitiCAP », lancée en août 2020 et reposant entièrement sur le volontariat. L’appli reconnaît le mode de déplacement de l’utilisateur _ bus, vélo, marche, voiture…_ et calcule son volume de carbone émis. Chaque volontaire s’est vu attribuer un quota de carbone hebdomadaire en fonction de sa situation personnelle.

L’objectif est d’inciter l’utilisateur à réduire ses émissions de 25% (l’émission moyenne était en 2020 de 21 kilos par semaine et par habitant), ce qui revient à remplacer 20 km de trajet en voiture par un équivalent décarboné. Si le quota n’a pas été consommé entièrement, le solde est converti en « récompense », c’est-à-dire, concrètement en une somme d’argent virtuel (de l’ordre de 2 euros par semaine maximum au lancement, mais devant être décuplée par la suite) qui peut être dépensée pour payer le bus, la piscine, assister à un concert de l’orchestre municipal « zéro carbone », à un match de hockey de l’équipe locale (elle aussi « zéro carbone ») ou encore, pour acheter des parts de gâteaux en ville. A terme, ces crédits-carbone doivent pouvoir s’échanger, sur le principe du marché du carbone européen. 

À retenir

Lahti vise la neutralité carbone en 2025, 25 ans avant l’Union européenne.

Financé par l’Union européenne, le projet prévoit qu’à l’horizon 2030, plus de la moitié des déplacements se fassent par des moyens de transports durables (contre 44% en 2020). Un défi de taille pour cette ville située à une centaine de km au sud d’Helsinki, qui vise la neutralité carbone dans 3 ans !

 Récent, limité et perturbé par la crise sanitaire, l’essai reste à transformer. Malgré des retours positifs, il est trop tôt pour savoir si l’appli sera adoptée par la population, si elle sera jugée stimulante ou, au contraire, trop intrusive (bien que conforme aux règles européennes sur la protection des données). En avril 2021, seuls 3000 habitants de Lahti l’avaient téléchargée. Mais cette expérimentation locale, qui a le mérite de fournir des données numériques sur les effets d’une telle politique, est en tout cas suivie de près, non seulement en Europe, mais aussi outre- atlantique.