Challenge
Hero banner image
deux parapluies dont un homme est en-dessous
Format
Question ouverte

Hero banner custom title
Le réchauffement climatique entraîne-t-il plus de pluie ?

4 min

Description

Le monde semble secoué de plus en plus fréquemment par des tempêtes et des pluies diluviennes dévastatrices.

Components

Théoriquement, on le savait depuis longtemps, mais une étude publiée le 6 juillet 2021 est venue le confirmer scientifiquement : l’activité humaine accélère le réchauffement climatique et entraîne des précipitations de plus en plus intenses. Sous forme de pluie, de grêle ou de neige, elles créent des inondations, des glissements de terrains, des pertes agricoles et autres dégâts aux quatre coins de la planète. Plusieurs pays en ont subi les conséquences l’été dernier, de l’Allemagne à la Russie et du Japon aux Etats-Unis. 

Des données rares et limitées 

Les modèles climatiques permettent, grâce à diverses équations, de reproduire et éventuellement de prédire le comportement du climat. Ces programmes informatiques prédisent depuis longtemps une plus grande fréquence des épisodes de précipitations intenses alors que la planète est de plus en plus chaude. « A mesure que l’air se réchauffe, la quantité d’humidité qu’il peut contenir s’accroît. Lorsqu’une tempête se forme, elle a donc plus d’eau à disposition dans l’atmosphère, et les précipitations sont plus fortes », explique Gavin D. Madakumbura, premier auteur de l’étude et chercheur en hydro-climatologie à l’université de Californie (UCLA). Et comme le changement climatique influe sur les grands cycles hydrologiques de la planète, l’écart devrait également se creuser entre les deux extrêmes : de l’autre côté, les sécheresses deviennent, elles aussi, plus longues et plus intenses.

« A mesure que l’air se réchauffe, la quantité d’humidité qu’il peut contenir s’accroît. Lorsqu’une tempête se forme, elle a donc plus d’eau à disposition dans l’atmosphère, et les précipitations sont plus fortes. »

Gavin D. Madakumbura, hydro-climatologue

Toujours est-il que, en pratique, l’influence réelle du changement climatique dans le déclenchement de pluies extrêmes a longtemps été très difficile à déterminer. « Les méthodes précédentes exigeaient des bases de données très longues, couvrant plusieurs décennies. Mais ces données sont rares, et limitées à certaines régions », précise Gavin D. Madakumbura. De plus, les données existantes sont enregistrées avec des méthodes disparates, et donnent lieu à de nombreuses incertitudes.
 

« Un signal d’une origine humaine »

Alors pour dépasser ces contraintes, les chercheurs ont fait appel à une méthode d’intelligence artificielle, appelée « machine learning » : un programme informatique consistant à entraîner un « réseau neuronal artificiel », imitant un cerveau humain. Après s’être entraîné sur des modèles climatiques, ce programme a passé au crible les records de précipitations enregistrés entre 1982 et 2015, au niveau mondial. Résultats : la fréquence de ces précipitations extrêmes correspond bien aux prédictions des modèles qui intègrent le réchauffement climatique.


L’étude, résument les chercheurs, a permis de détecter le « signal d’une origine humaine des précipitations extrêmes au niveau global » - un facteur qui se distingue donc des variations naturelles du climat. « L’influence humaine que nous avons détectée est liée au réchauffement climatique dans sa globalité, sans que l’on cherche à distinguer les diverses activités qui en sont responsables, souligne Gavin D. Madakumbura. On peut penser à l’émission d’aérosols, au changement d’usage des sols [avec la déforestation ou l’urbanisation par exemple], mais ce sont surtout les émissions de gaz à effet de serre qui en sont la principale cause. »

Pour aller plus loin