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Question ouverte

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Les vidéos en streaming ont-elles un impact environnemental ?

3 min

Description

Derrière son masque virtuel, le numérique consomme en réalité beaucoup de matière et d'énergie. Conséquence : il émet beaucoup de gaz à effet de serre (GES). 3 à 4% des émissions mondiales lui sont aujourd'hui attribuées, et sa consommation énergétique monte en flèche. Or parmi tous les usages qui occupent notre quotidien, il en est un qui pèse particulièrement lourd : le visionnage de vidéos en ligne.

Components

Pour un peu plus de la moitié (55%), les émissions dues au numérique sont liées aux consommations électriques. Cette énergie (plus ou moins carbonée selon le mix énergétique de chaque pays) est d’abord consommée par les milliards de terminaux grand public, smartphones, téléviseurs, ordinateurs, qui fonctionnent en simultané dans le monde entier, mais aussi par les data centers et les réseaux de télécoms, des équipements gigantesques et très énergivores dont nous avons besoin pour faire fonctionner notre monde digitalisé.

Selon le think tank The Shift Project, le visionnage des vidéos, en forte progression, génère déjà 60% des flux de données mondiaux. Le streaming émet à lui-seul près de 1% des émissions de GES mondiales - soit autant qu'un pays comme l'Espagne !

L'impact des vidéos en streaming est encore plus fort quand elles sont regardées en haute définition.

« Un film comme Pulp Fiction, proposé par Netflix en très haute définition (4K), pèse autour de 10 giga-octets, soit 300 000 fois plus qu'un email sans pièce-jointe (30 ko) ».

relève l'ONG Greenpeace

Peut-on tout de même visionner un film sans polluer ? 

Le visionnage de vidéo en ligne a inévitablement un impact sur l’environnement. Néanmoins, pas question de renoncer à sa série, son film ou son youtubeur préféré. Il est possible de réduire l’empreinte écologique du streaming à son échelle avec quelques réglages préalables. La très haute définition n'est pas toujours indispensable. « [Celle-ci] aggrave la pollution numérique à deux niveaux : elle incite à faire l’acquisition d’écrans plus grands et plus complexes (donc plus polluants) et demande plus d’énergie pour être lue (car plus lourde) », note Greenpeace.
Une vidéo en haute définition consomme 100 fois plus d'énergie lorsqu’elle est visionnée sur une télévision LED que lorsqu’elle est diffusée sur un smartphone. L’écran de l’ordinateur portable est, lui, 5 fois plus énergivore que celui du smartphone.

Depuis peu, une régulation du secteur émerge - en France notamment, une loi sur la « réduction de l'empreinte environnementale du numérique », pionnière en la matière, a été adoptée en novembre 2021. D'autres mesures permettraient aussi de favoriser des pratiques plus vertueuses, d'après Hughes Ferreboeuf, comme « interdire l'autoplay [déclenchement automatique des vidéos]. Les fournisseurs de vidéo pourraient aussi rendre visible l'empreinte carbone d'un contenu en fonction de sa définition ». 

Bien sûr, tout ne repose pas sur les seuls efforts individuels. Les citoyens peuvent adapter leurs usages pour réduire l’impact du numérique mais il ne pourra pas être véritablement bas-carbone sans transition vers une production d'énergie décarbonée.