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L’hydrogène sera-t-il l'énergie durable du futur ?

4 min

Description

Souvent présenté comme le carburant du futur, l’hydrogène est un gaz qui, s’il était généralisé, pourrait bien nous permettre de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. D’où vient-il, comment est-il produit, et présente-t-il une alternative sérieuse aux hydrocarbures et au tout-électrique ?

Components

Avant d’être un carburant, l’hydrogène est un atome, présent en abondance dans l’Univers. On le retrouve dans les végétaux, dans l’eau mais aussi dans les hydrocarbures. On en parle beaucoup en ce moment mais l’utilisation de ce gaz comme carburant n’est pas nouvelle ! Le premier moteur à hydrogène a, en fait, été conçu pour l’industrie dès le 18e siècle. La première voiture à hydrogène date, elle, de 1979. À cette époque, l’hydrogène est déjà un carburant durable et renouvelable puisque l’inventeur de la voiture, Jean-Luc Perrier, le récolte à l’aide de panneaux solaires.

Après avoir été oublié pendant quelques décennies, il connaît aujourd’hui un regain d'intérêt et est souvent considéré comme l’une des principales sources d'énergie responsable pour l’avenir. S’il n’est pas encore très fréquent dans notre vie quotidienne, son utilisation tend à se démocratiser à travers de nouvelles innovations.

Comment est-il produit ? 

Il existe aujourd’hui plusieurs méthodes pour produire de l’hydrogène et toutes n’ont pas le même impact environnemental. À l’état naturel, les atomes d’hydrogène sont, en réalité, associés à d’autres éléments. Il faut donc recourir à quelques procédés chimiques pour les isoler et ceux-ci peuvent s’avérer très polluants. “L’hydrogène est un vecteur énergétique, et non une source d’énergie primaire. L’intérêt environnemental de son usage dépend donc du mode de production choisi”, résume ainsi l’établissement public français l’ADEME.

chiffre clé

Aujourd’hui, 95 % de l’hydrogène produit à l’échelle mondiale est extrait d’hydrocarbures, un processus moins coûteux comparé aux autres modes de production mais impactant pour l’environnement.

“La production de 1 kg d’hydrogène à partir de gaz naturel entraîne l’émission de 9 kg de dioxyde de carbone (CO2)”, précise le gouvernement du Québec. Pour minimiser la pollution engendrée par la production de l’hydrogène à partir d’énergies fossiles, le CO2 produit peut alors être capté et stocké. Mais une solution beaucoup plus écologique permet de produire un hydrogène “vert” ou "décarboné". Les molécules d’hydrogène (H2) sont alors récoltées dans l’eau par électrolyse, c’est-à-dire en y faisant circuler un courant électrique. Pour être totalement vert, l'énergie électrique utilisée doit être issue de sources renouvelables.

 Cette dernière technique intéresse les pouvoirs publics qui ont pour ambition de décarboner le secteur de l’industrie. Alors que l’hydrogène (majoritairement carboné) représente aujourd’hui environ 2% du mix énergétique européen, l’Union Européenne a pour objectif de développer l’hydrogène renouvelable pour sortir de sa dépendance au gaz russe.

En Europe, le plan REPowerEU prévoit ainsi, en plus de l’importation de 10 millions de tonnes, la production interne de 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable d’ici 2030 “afin de remplacer le gaz naturel, le charbon et le pétrole dans les industries difficiles à décarboner et les secteurs des transports”.

Comment peut-il être utilisé ?

Aujourd’hui, l’hydrogène est principalement utilisé dans l’industrie (raffinage, production d’engrais) mais son exploitation est amenée à se diversifier. On lui prédit notamment un bel avenir dans le secteur des transports. Très récemment, l’Allemagne a lancé la première ligne ferroviaire au monde, fonctionnant exclusivement à l’hydrogène. Cette avancée devrait ainsi permettre d’économiser 4.400 tonnes de CO2 chaque année. Les voitures à hydrogène existent également mais elles restent rares puisqu’il est toujours compliqué pour les propriétaires de s’approvisionner en carburant faute de stations. L’hydrogène s’attaque également au transport naval, mais surtout au transport aérien. Il est effectivement perçu comme une solution majeure pour décarboner l’aviation qui dépend toujours à 100 % des énergies fossiles. Les prototypes se multiplient. Un premier vol test a lieu en 2008 et Airbus souhaite utiliser l’hydrogène sur ses vols commerciaux d'ici 2035.

Pourrait-il être une source d'énergie propre idéale pour l’avenir ?

Lorsqu’il est bien produit, l'hydrogène “vert” a pour avantage de ne pas générer de CO2.

 

À la différence du biogaz qui est en fait du méthane, il n’est pas non plus un gaz à effet de serre et ne participe donc pas au changement climatique. Sa combustion ne génère que de l’eau. Autre avantage : l’hydrogène vert généré par l'électrolyse de l’eau peut être produit localement à partir d'énergies renouvelables comme l'énergie solaire ou éolienne également produites à l'échelle de chaque Etat. L’hydrogène permet donc une forme d’indépendance énergétique. S’il était généralisé, les transports individuels et collectifs de chaque pays ne dépendraient peut-être plus du pétrole et des pays producteurs.